Limitrophe des Pays de la Loire, Les Trois-Moutiers tire son nom des trois monastères (moutier en vieux français)
Le bourg des Trois-Moutiers tire son nom des trois monastères (moutier en vieux français) construits, au Moyen Âge, dans la vallée de la petite rivière, la Barouze, et autour desquels s’était groupée la population paysanne. De ces trois monastères — Saint-Hilaire, Saint-Pierre et Notre-Dame —, il ne reste que quelques pièces d’habitation, dans une maison privée, et un petit canal, qui était autrefois le vivier des moines. En revanche, le bourg a prospéré au cours des siècles et rassemble actuellement à peu près la moitié de la population totale de la commune. L’autre moitié se répartit entre plusieurs petits villages : Bernazay perché sur la colline, Vaon à la limite de la plaine céréalière, Beaulieu à la lisière des vignes d’appellation contrôlée, Grande Fête et Petite Fête à l’orée des bois, Montfray, Roche-Vernaize, Bourdigal, le Bois Saint-Hilaire, etc.
Saint-Hilaire
Démolie en 1888, elle était l’église paroissiale depuis la Révolution. Les matériaux ont servi en partie à la construction de l’église actuelle. À la démolition, on s’aperçut que sur une des pierres figurait une inscription d’époque carolingienne. Le clocher était roman. Un ruisseau (la Barouze) coulait sous son maître-autel. Le passage de ce ruisseau avait nécessité la construction de deux astes arcades d’un aspect original pour soutenir le chevet de l’édifice, empêchant ainsi un tassement qui se serait inévitablement produit durant les grandes eaux. L’église actuelle occupe une superficie de 450 m², et a coûté à l’époque de sa construction 70 000 F. La pierre de taille, tuffeau de Chauvigny et Tercé, n’a été employée que pour l’ossature de l’église.
Notre-Dame
Elle est mentionnée pour la première fois en 1123. Cette église est aujourd’hui une habitation.
Saint-Pierre
Construite dans le bourg de Bernazay (Berneciaco), cette église est citée pour la première fois en 1059. Le fief de Bernazay relevait de Berrie. Le seigneur de Bernazay fut l’un des fondateurs de l’abbaye de Fontevraud.
Autour du bourg des Trois-Moutiers, alors appelé Bernazay (jusqu’à la fin du XIVe siècle), certains hameaux actuels existaient déjà. Vaon (Venancium) est mentionné en 1123, c’était une seigneurie de la Mothe de Bançay. Saint-Drémon (Sidrenum), vers 1096, relevait de Verrières (en direction de Loudun). Également la Mothe-Chandeniers (ou Motte Chandenier ou Lamothe-Champdenier) : cet ancien fief relevait du roi. La forteresse médiévale s’appelait la Motte de Baussay (ou Beaussay ou Beauçay).
Durant le Moyen Âge toujours, dans le voisinage des Trois Moutiers, saint Louis rendit la justice et fit pendre aux créneaux de la tour de Curçay un seigneur qui s’était arrogé le droit de détrousser les voyageurs passant sur ses terres. À la fin du XIVe siècle, le bourg change d’appellation pour celle des « Trois Moutiers » en lieu et place de « Bernazai ». D’après la tradition, Jeanne d’Arc, allant de Chinon à Poitiers, aurait passé une nuit dans le manoir de Chantdoiseau, manoir de la fin du Moyen Âge. Au XVIe siècle, celui-ci fut un des fiefs des Sainte-Marthe, dont l’un des représentants, Scévole de Sainte-Marthe, poète, fut ami de Ronsard.
En 1869, le bourg des Trois-Moutiers compte 1 253 habitants. Le moulin du Gué Sainte-Marie est construit à la fin du siècle. En effet, la carte atlas du conseil général de la Vienne de 1886 n’en parle pas. À ses débuts, il produisait de la farine pour faire le pain ; il a deux paires de meules (une pour la première mouture et une pour les recoupes à faire la farine à bétail) . Ce qui peut étonner, c’est de voir qu’à la fin du XIXe siècle, on construisait un moulin à vent exactement comme au Moyen Âge et depuis que les croisés de 1099 en avaient ramené la technologie de la Terre Sainte (c’est pourquoi ces moulins-tours étaient aussi appelés Moulins-turcs ou turquois). Le seul progrès dont était doté le moulin du Gué Sainte Marie, ce sont les ailes articulées en bois commandées de l’intérieur de l’édifice. Ces ailes, inventées par Berton en 1848, évitaient au meunier de grimper sur ses vergues pour carguer ou étaler une voile, ce qui était long (il fallait arrêter quatre fois le moulin pour accéder à chaque voilure) et parfois dangereux. Depuis 1998, le moulin du Gué Sainte Marie est la propriété de la commune des Trois-Moutiers et a, depuis, été restauré.
Source: http://loudun.discuforum.info/t17-LES-TROIS-MOUTIERS-ET-SON-HISTOIRE.htm